Depuis l’émission Tout le monde en parle de dimanche soir dernier, nous avons reçu beaucoup de commentaires du public à propos du bâton de Moïse. Nous comprenons très bien vos réactions. Cependant, permettez-nous d’apporter quelques précisions concernant cet objet.
Le Musée de la civilisation est un musée qui témoigne des faits de société qui jalonnent l’histoire, et en particulier celle du Québec. Il doit faire état des phénomènes positifs et constructifs comme des événements négatifs ou même destructeurs. Le bâton de pèlerin de Roch Thériault est un objet-témoin d’un épisode peu reluisant de l’histoire de certaines sectes religieuses au Québec. Il rappelle, en effet, un fait social qui, bien qu’extrêmement répréhensible, a malheureusement eu lieu.
Nous pouvons vous affirmer qu’en acceptant ce don, le Musée de la civilisation n’a nullement cautionné les méfaits commis par Roch Thériault pour lesquels il fut condamné. Au contraire. Par contre, le rôle d’un musée est de conserver des objets qui témoignent d’événements parfois heureux, parfois malheureux de l’histoire de nos sociétés. Dans le cas présent, si le Musée conserve cet objet dans ses réserves, ce n’est certes pas pour faire l’éloge de celui qui l’a possédé ou des gestes qu’il a posés mais plutôt, pour faire en sorte que cette triste réalité soit connue afin qu’elle ne se reproduise plus jamais.
Dans le même esprit, depuis 1996, le Musée de la civilisation est dépositaire d’une importante collection d’objets du Laboratoire des sciences judiciaires et de médecine légale du Québec. Ces objets témoignent de l’histoire du crime au Québec. Encore une fois, il n’est pas question ici de glorifier des actes condamnables mais bien de rappeler à la mémoire des gens que le crime et l’abus, que l’on veuille ou non, font malheureusement aussi partie de notre histoire.
Tel que l’on mentionné par les journalistes du journal Le Soleil, Le Nouvelliste, le Journal de Québec et Radio-Canada, le bâton est actuellement présenté dans l’exposition Québec en crimes, L’histoire criminelle du Québec du Musée québécois de culture populaire à Trois-Rivières.
Nous espérons que ces informations sauront vous satisfaire. N’hésitez pas à commenter si vous le souhaitez! Ce blogue vise justement la conversation. Respectueuse évidemment.
Je comprends très bien les intentions du Musée face à cette acquisition c’est pourquoi je m’empresse à passer le mot à mon entourage.
Cet objet est effectivement controversé mais comme Danielle Poiré le dit bien sur cyberpresse: Nous (la société d’aujourd’hui) ne souhaitons pas non plus montrer aux générations future qu’un Québec rose, mais bien les faits tels qu’ils étaient.
Le pire d’après moi serait d’oublier Moïse et d’en laisser un autre du genre prendre sa place.
Bien d’accord pour la collection et la mémoire. Il est préférable cependant d’avoir le consentement des victimes pour exposer l’outil d’un tortionnaire.
Annie, Marie, nous vous remercions pour vos commentaires!
Justifiable d’un point de vue historique, très délicat d’un point de vue éthique. Je n’ai jamais douté un instant du contexte dans lequel ce bâton est exposé au Musée, mais effectivemment, si ça peut marquer l’histoire et nous assurer de ne jamais oublier d’être vigilants, alors ça en vaut peut-être la peine.
Merci Denis Boudreau pour votre commentaire!
je vous cite sur Twitter
« Cool, le Musée de la civilis. ( @mcqorg ) adresse publiquement le malaise du bâton de Moïse à #tlmep. Belle récupération « Twitter-style ».
1:18 PM Oct 7th from web »
Ce n’est pas de la récupération… c’est la mission « d’agora citoyenne » du Musée qui nous motive.
… et nos remerciements pour le commentaire qui suivait. 😉
Bonjour, je ne veux pas être désagréable et péter votre bulle, mais ce bâton n’est pas celui qui s servait comme bâton de pellerin au mont éternel, je suis en possession de sa canne où il est inscrit « je suis l’éternel » qui avait toujours avec lui au mont éternel, ce bâton a été trouvé appuyé sur la clôture à l’entrée de son « domaine au printemps de son expulsion du mont éternel par la police, par quelqu’un de St-Jogue
J’imagine que le Musée a dû faire vérifier par quelqu’un que ce bâton de pèlerin était bien à Roch Thériault dit Moïse . Il serait peut-être aussi intéressant de vérifier l’authenticité de ce bâton auprès d’un des ex-disciples de Moïse comme exemple Jacques Fiset dit Joshua quand il était dans la secte. Il vient aussi de la Beauce mais la dernière fois que je l’ai vu, il était à Québec dans un café vêtu d’un long manteau brun et d’un chapeau à large bord. Son dernier emploi consistait à » voir » à l’intérieur des personnes s’ils étaient en bonne santé. Il vivait à Québec. Non, je ne suis pas une amie, je l’ai rencontré par hasard, je cherchais une adresse. Cette journée là, il était occupé à jeter des boules d’anxiété dans son poêle à bois, je ne suis pas restée longtemps … Mais je me suis renseignée… Il serait certainement capable d’identifier le bâton si, bien entendu, vous en avez besoin. Pour la pertinence de l’objet dans votre musée, je comprends fort bien votre point de vue mais, même si cet objet fait partie de notre histoire, je suis réticente à l’idée d’exposer un tel objet. C’est comme si vous décidiez d’exposer le chemisier taché de sang d’une étudiante tuée lors du drame de Polytechnique, ça aussi fait partie de notre histoire. Et j’imagine que vous savez tout le drame humain vécu aussi par des personnes de la secte de Moïse, particulièrement les femmes et les enfants. Je ne suis pas à l’aise avec
l’acquisition ou l’exposition d’un tel objet, mais je respecte votre point de vue. C’est votre domaine, votre travail de veiller à ce que doit faire un musée et je pense qu’on se doit de respecter les spécialistes dans leur domaine comme j’aime être respectée dans le mien. Merci.
Merci Gustare et Pouce pour vos commentaires.
Le blogue du Musée sert justement à converser, alors votre commentaire est tout à fait le bienvenu.
En ce qui concerne l’authenticité du bâton, madame Gabrielle Lavallée, une des disciples de Roch Thériault, a elle-même authentifié le bâton au moment de son entrée dans les collections du Musée, en 2006.
Nous souhaitons sincèrement que cette mise au point saura vous satisfaire.