Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée mondiale sans Facebook, plusieurs internautes ont fait le choix de ne pas publier sur Facebook durant 24 heures pour protester contre certaines règles et conduites de la direction du site. D’autres s’accordent une retraite de quelques heures pour retrouver une quiétude loin de la frénésie des statuts. D’autres profitent simplement de l’occasion pour réfléchir au phénomène Facebook et à la place que les réseaux sociaux prennent aujourd’hui dans nos vies et dans notre culture.

 

 

C’est l’approche que nous avons privilégiée.

 

Il est indéniable que plusieurs règles et actions de Facebook soulèvent des interrogations, notamment la protection et l’archivage des données personnelles, ainsi que la diffusion de la vie privée publiée par les individus.

 

Plus spécifiquement, certains événements interpellent fortement le milieu muséal : Facebook a censuré certaines publications artistiques dans leurs propres pages. Par exemple, des photographies ont été retirées de la page Facebook de la New York Academy of Art (cet article sur leur blogue témoigne de la situation).

 

Sous la plume de Fabien Deglise, le journal Le Devoir rappelle les faits dans son édition du vendredi 25 février 2011 : On débranche et on réfléchit.

 

« Ce qui est bon pour les musées et les galeries d’art ne l’est pas forcément pour Facebook. La New York Academy of Art, une école d’art figuratif ouverte il y a 30 ans, vient d’en faire la découverte, à la dure, au début du mois, après avoir diffusé sur sa page des esquisses au crayon de l’artiste Steven Assael.

 

Les nus – puisque c’est de cela qu’il s’agit – étaient artistiques, mais certainement pas acceptables pour les administrateurs de ce réseau qui ont décidé de les retirer manu militari de la Toile, en plus d’interdire pendant une semaine à l’université d’ajouter de nouvelles illustrations sur sa page. Le règlement est formel : la nudité tout comme les photos faisant l’apologie de la violence, de la consommation de drogue ou qui attaquent des individus contreviennent aux conditions d’utilisation du service. »

 

Sous la plume de Miguel Helft, le journal The New York Times présente également les faits de façon plus détaillée : Art School Runs Afoul of Facebook’s Nudity Police.
Par ailleurs, Facebook constitue un outil très efficace de communication et d’échanges entre les individus.

 

C’est également une plateforme qui facilite la conversation entre les individus et les organisations auxquelles ceux-ci sont attachés. En ce sens, les musées ont créé leurs propres pages sur Facebook, parce que cela permet d’ouvrir un canal de communication très dynamique avec leurs abonnés et visiteurs.

 

Facebook est ainsi à la fois un phénomène de société et un outil. La mission du Musée de la civilisation d’observer l’aventure humaine, nous invite à explorer, de façon critique, les mécanismes et les enjeux associés à ce genre de phénomène.

 

C’est d’ailleurs dans cet esprit que nous avions choisi d’aborder le sujet des réseaux sociaux et de Facebook lors du Participe Présent du 13 septembre 2010 : Les réseaux sociaux : Facebook est-il vraiment votre ami? (vous pouvez revoir la Rencontre en consultant le fichier archivé de la vidéodiffusion, disponible dans notre canal ustream).

 

Il ne faut pas perdre de vue que derrière toutes ces interrogations, il y a aussi l’émerveillement que suscite l’utilisation de Facebook et autres réseaux sociaux par la jeunesse arabe. À ce sujet, ne manquez pas notre vidéodiffusion en direct de la rencontre Participe Présent du 14 mars prochain à 19 h : Comment la jeunesse arabe entrevoit-elle l’avenir? (lien direct vers notre canal sur ustream)

 

Nous sommes d’ailleurs fiers de pouvoir dire que le Musée n’a pas attendu que ces événements occupent l’actualité pour s’intéresser aux nouvelles relations entre les réseaux sociaux et l’exercice de la démocratie. En effet, le Musée a utilisé Facebook pour poursuivre l’exploration du thème de la démocratie avec des jeunes de 16 à 20 ans, à la suite de leur visite de l’exposition Démocratie en route. L’article de notre blogue Facebook et la démocratie témoignait de la démarche. Plus de 500 jeunes Québécois se sont alors abonnés à notre groupe pour continuer à parler de démocratie.

 

La journée d’aujourd’hui est ainsi une excellente occasion de réfléchir aux enjeux qui sont soulevés par le développement de Facebook et des réseaux sociaux. Des outils à la fois appréciés et décriés.

 

Aujourd’hui, le Musée de la civilisation a choisi de ne pas observer une journée de silence.

 

Nous avons plutôt choisi d’ouvrir grandes les portes du dialogue sur ces sujets. Nous sommes convaincus que c’est ainsi que nous remplissons le mieux notre mission.

 

Alors, Facebook vous inquiète? Les agissements de cette entreprise vous effraient? Ou au contraire, vous ne pouvez (pratiquement) plus vivre sans Facebook? Vous croyez que c’est un outil indispensable pour inventer le Québec et les sociétés de demain?

 

Ici sur le blogue, là-bas sur notre page Facebook et à côté sur Twitter… (liens) Parlons-en!

 

Le Musée de la civilisation est aussi là pour ça.