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L’exposition Haïti In Extremis vous convie à un voyage assez troublant au cœur d’une centaine d’œuvres d’artistes haïtiens. Vodou, mort et vie. Ces créations nous parlent d’un peuple et de sa vision du monde à travers un folklore riche et teinté de la vivacité de la culture haïtienne.  Dans cette capsule vidéo, Madame Lydia Bouchard, conservatrice, nous explique le processus d’acquisition du Musée et comment le choix s’est porté sur les œuvres de deux artistes en particulier, que nous vous invitons à découvrir :

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Deux artistes à découvrir : Marie-Hélène Cauvin et Manuel Matthieu

Dans un souci de démontrer la diversité culturelle et d’accueillir au sein de sa collection des œuvres qui témoignent tant des pratiques artistiques émergentes que de la pluralité des disciplines de cette communauté francophone, la direction du musée a décidé d’acquérir deux œuvres exposées dans Haïti In Extremis.

« Trinité » de Marie-Hélène Cauvin est une huile sur toile réalisée en 2003. Témoignage sur la jeunesse d’Haïti, l’œuvre représente à la fois la violence, l’espoir et l’observation de ce climat social difficile dans lequel est plongée la jeune génération.

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Le personnage en rouge représente l’agresseur, celui du centre en bleu, l’espoir, l’innocence et la foi en l’intervention divine et, finalement, le dernier est représenté volontairement de manière floue pour exprimer l’ambivalence et la potentialité de pencher d’un côté, comme de l’autre.[1]

Il n'y a pas de mort, il n'y a que la peur de la mort.» - Marie-Hélène Cauvin

Il n’y a pas de mort, il n’y a que la peur de la mort.» – Marie-Hélène Cauvin

Chez Manuel Mathieu, c’est à travers la figure de la poupée vaudou qu’il exprime les inégalités sociales de son pays et met en lumière les stéréotypes prégnants relatifs à la culture haïtienne, entre autres, sur l’utilisation de cet objet de rite. Cette tête surdimensionnée, qu’il porte à diverses occasions et avec laquelle il se prend en photo, lui permet de mettre de l’avant les différentes facettes de son héritage culturel. Elle pourra être empruntée par l’artiste, afin de réaliser des performances en tant que Spooky, le nom de ce personnage fictif.

"Je suis motivé par ma capacité à me surprendre et par l'envie de créer quelque chose qui me transcende."- Manuel Matthieu

« Je suis motivé par ma capacité à me surprendre et par l’envie de créer quelque chose qui me transcende. »- Manuel Matthieu

Le Musée ajoute également à ses collections trois photographies.

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Spooky – L’enfant d’Haïti (2012). Photo : Myriam Daguzan-Bernier

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Spooky – L’enfant d’Haïti (2012). Photo : Myriam Daguzan-Bernier.

 

À propos du vaudou

Influence présente à travers toute l’exposition, le vaudou (ou vodou) est une religion encore pratiquée à travers le monde sous diverses formes et est très fortement ancrée dans la culture haïtienne. Originaire d’Afrique de l’Ouest, c’est une coutume « qui désigne l’ensemble des dieux et des forces invisibles dont les hommes essaient de se concilier la puissance ou la bienveillance ».  Évoquées dans plusieurs des œuvres de l’exposition, les Gede, des esprits de la mort, et le Baron Samedi (ou Bawon Samdi), sont des références connues de ce monde mystique.

Aussi, saviez-vous que le vaudou est souvent associé, à tort, à cette fameuse pratique qui consiste à prendre une petite poupée et la transpercer d’aiguilles? Les rituels intègrent effectivement une utilisation de la poupée ou encore d’une tête de poupée, mais le geste de cribler la figurine d’épingles est une invention purement hollywoodienne qui, vraisemblablement, a marqué l’imaginaire.

 

 

Haïti In Extremis, jusqu’au 17 août 2014

Pour plus d’informations sur les oeuvres présentées dans l’exposition, consultez le document d’information.

 

Pour en savoir plus…

Vaudou en Haïti, l’âme d’un peuple (dans le cadre d’une journée radiophonique complète dédiée à Haïti sur France Culture, 2010)

L’émission Corps et monde (TV5) propose une incursion dans la culture haïtienne