M. Hubert Laforge

M. Hubert Laforge

C’est dans la Chapelle du Musée de l’Amérique Francophone qu’est installé le magnifique instrument offert par Monsieur Hubert Laforge et son épouse, Florence. Un don inestimable, un objet unique légué par de véritables passionnés. Nous y sommes installés pour entendre Lydia Bouchard nous présenter le contexte de réalisation de cet instrument, ainsi que M. Laforge qui nous a raconté, avec passion, la confection du clavecin. Nous avons même eu le droit à une illustration au clavier!

Hubert Laforge, parcours universitaire et musical

Discuter avec M. Laforge, c’est découvrir tout un monde et aller à la rencontre d’un être qui possède un parcours fascinant.

Tout jeune déjà, il rêve d’une carrière musicale et il est admis à l’École de musique Vincent d’Indy (Montréal) où, à l’époque, seules les femmes sont acceptées. Dans les années 60, il est considéré comme un pionnier au Québec du retour à la facture ancienne du clavecin. Il a énormément voyagé et a fait des rencontres importantes – comme Scott Ross, Hubert Bédard et Kenneth Gilbert, de grands noms dans la musique ancienne- qui lui ont permis, petit à petit, de devenir un véritable spécialiste du domaine.

Orgue

L’orgue du Musée de l’Amérique francophone.

Hubert Laforge a également pris part à la reconstruction exacte de l’orgue français qui se trouvait dans la Cathédrale de Québec lors du siège de la ville (1759) et dont la reproduction fidèle est actuellement installée dans la Chapelle de l’Amérique Francophone .

Les origines du clavecin 

M. Laforge lors du tournage au Musée de l'Amérique francophone.

M. Laforge lors du tournage au Musée de l’Amérique francophone.

C’est le septième clavecin (il avait été commandé par Scott Ross alors professeur à l’Université Laval) que construit M. Laforge avec les connaissances acquises au fil des années auprès de spécialistes. Il fréquente assidûment, entre autres, les ateliers Hubbard (Frank Hubbard était un facteur réputé de clavecins, auteur et pionnier du retour à la facture ancienne). Insatiable sur le sujet, il accumule les savoirs et peaufine toujours cet art pour en arriver à ce septième instrument, réalisé avec sa femme Florence. D’ailleurs son épouse, spécialiste des orchidées, s’est occupée de la décoration de l’instrument sur lequel on peut voir ces fleurs réalisées par l’application de feuilles d’or.

Concernant le son de cet instrument, M. Laforge nous explique que contrairement au piano dont les notes sont frappées, celles du clavecin sont grattées. En ce sens, le son se rapproche beaucoup plus de la guitare que de celui du piano.

Pour la suite des choses…

Le clavecin entre peut-être dans les collections du musée, mais ne dormira pas pour autant dans les réserves. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’il a été installé dans la Chapelle, car il est entendu que l’instrument servira lors de concerts et prendra vie sous les doigts agiles de musiciens! Surveillez la programmation culturelle pour assister à un des concerts avec le clavecin ou l’orgue.

Pour en savoir plus:

Une leçon particulière avec Scott Ross, par Jacques Renard

Scott Ross joue les sonates de Scarlatti :

Une rencontre avec le facteur de clavecin  Reinhard von Nagel:

Sur le site de la Cité de la musique (Paris), un dossier sur le clavecin français avec extraits audio et vidéo