Pourrait-on survivre à l’hiver sans les sports de plein air? Éléments phares de la nordicité, les loisirs et sports d’hiver font partie intégrante de la culture au Québec. Pour mieux décoder la motoneige et le hockey, les deux invités Guy Pépin et Benoît Melançon nous proposent une tout autre vision de ces deux activités.

« Chez nous, c’est ski-doo! » Beaucoup se rappellent ce slogan publicitaire à l’époque des premières commercialisations de la motoneige. Au départ utilisée comme moyen de transport pour faciliter la circulation sur la neige, la motoneige est aujourd’hui devenue un sport d’hiver, voire même une attraction touristique.

Guy Pépin, conservateur au Musée J.A. Bombardier.

Guy Pépin, conservateur au Musée J.A. Bombardier.

Pour Guy Pépin, grand admirateur de la création de Armand Bombardier, « la motoneige est bien plus qu’un sport ou qu’une industrie, c’est un mode de vie ». Grâce à quelques diapositives et archives publicitaires, le conservateur du Musée J. Armand Bombardier retrace l’histoire de ce que les gens appellent aujourd’hui le ski-doo. « La motoneige connait un syndrome du frigidaire », explique-t-il, « de nos jours, on confond son slogan publicitaire avec le nom de l’objet d’origine. Comme le frigidaire pour désigner un réfrigérateur ».

 

 

 

Parlez-vous le hockey?

Benoît Melançon, professeur de littératures de langue française à l'Université du Québec à Montréal.

Benoît Melançon, professeur de littératures de langue française à l’Université du Québec à Montréal.

Benoît Melançon, professeur de littérature à l’Université du Québec à Montréal,  a décidé de décoder la pratique du hockey à travers son langage. Car l’influence de ce sport national sur la culture québécoise est telle que ses expressions sont aujourd’hui utilisées dans la vie courante. Benoit Melançon lance très ironiquement, le doigt levé au ciel, « j’ai lu récemment dans la presse la phrase suivante : Béliveau purgeait une mineure sur le banc des punitions ». Fou rire dans la salle de conférence. Des phrases comme celles-ci, il y en a plusieurs autres, comme cette citation d’un autre article : « La députée libérale Lucienne Robillard a annoncé hier qu’elle accrochait ses patins politiques ».

Benoît Melançon a appelé ce phénomène la Langue de puck, titre de son livre, dans lequel il a recensé près de 650 expressions et mots de hockey, à partir de chansons, romans, articles de presse, publicités, et poèmes.

Tout comme son aspect sportif, la langue du hockey est un marqueur culturel, historique et communautaire au Québec. Sa pratique est devenue tellement banale dans la vie courante, que « ses usagers ne se posent même plus la question de sa compréhension », surtout quand elle est employée au-delà des frontières du Québec.

Alors, à quand une application de traduction pour décoder les Québécois?

 

Cet article a été rédigé par Joséphine Van Glabeke, étudiante en journalisme à l’Université Laval.