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Les mystères d’un tableau de Puget révélés par la restauration

Chaque année, le Musée de la civilisation fait restaurer des pièces de la collection nationale par le Centre de conservation du Québec (CCQ). Grâce au travail des restaurateurs, les objets sont transformés et rajeunis. La restauration peut révéler de nouvelles informations ou mener à des découvertes : signature d’un auteur, note ou petit objet caché dans une pièce, couleur originale, etc. Tel est le cas de la peinture David vainqueur de Goliath (nac 1991.635) exécutée par l’artiste Pierre Puget (1620-1694), dont la restauration fut récemment terminée.

Musée de la civilisation, collection du Séminaire de Québec. Restauration effectuée par le Centre de conservation du Québec. Photographe: Michel Élie.

Musée de la civilisation, collection du Séminaire de Québec. Restauration effectuée par le Centre de conservation du Québec. Photographe: Michel Élie.

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Par |14 octobre 2010|Archives et collections|4 Commentaires

Parcours d’un objet à la Réserve muséale de la Capitale nationale

Quelques-uns de mes collègues ont pris le soin et le temps de parler brièvement ou en détail de la Réserve muséale de la Capitale nationale dans des articles précédents de ce blogue. Pour ma part, y travaillant au quotidien, je vous présente ici quelques autres aspects tout aussi intéressants. La Réserve est composée principalement de 11 voûtes spécifiquement adaptées à la conservation des objets de collection. Sur ces 11 voûtes, 2 sont à l’usage du Musée national des beaux-arts du Québec et les 9 autres pour les collections du Musée de la civilisation.

Sachant que plus de 225 000 objets de toute nature sont conservés à la Réserve, une question peut très bien se poser d’emblée : d’où proviennent ces objets?

La collection de peintures conservée à la RMCN renferme des trésors d’histoire et de beauté.

La collection de peintures conservée à la RMCN renferme des trésors d’histoire et de beauté.

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Par |13 octobre 2010|Archives et collections|1 Commentaires

Conservateur d’exposition : une aventure passionnante.

Une conservatrice durant le montage d'une exposition.

Une conservatrice durant le montage de l'exposition Copyright humain. Photo : Amélie Breton, Perspective.

Un visiteur qui entre dans un musée et voit un magnifique objet placé bien sagement dans une vitrine ne se doute pas du chemin parcouru pour arriver à sa contemplation. Le conservateur joue un rôle important dans le parcours des objets. Dans un musée traditionnel, ce professionnel a généralement une formation spécialisée en histoire de l’art et s’occupe d’un secteur de collection. Au Musée de la civilisation, l’équipe de conservateurs vient de différents horizons : histoire, archéologie, bio-écologie, ethnologie, anthropologie et histoire de l’art. En effet, l’approche thématique au Musée de la civilisation a engendré une nouvelle génération de conservateurs qui a dû rapidement se transformer en généralistes capables de s’adapter selon des projets d’exposition quelques fois éloignés de leur champ d’expertise.

Le conservateur d’exposition doit travailler étroitement avec toute une équipe afin de sélectionner les pièces qui traduiront le mieux le scénario de l’exposition. Rapidement, le conservateur doit « tout » savoir sur ces pièces dont il deviendra le gardien. La connaissance ne se limite pas à leur documentation, il faudra aussi connaître les normes de présentation et de conservation, planifier les transports, gérer des listes détaillées, discuter du support d’objet, rédiger les vignettes et faire les constats d’état à l’arrivée comme au départ des pièces.

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Livres anciens : des trésors par milliers

Vous voulez consulter le premier livre imprimé au Québec ? Vous aimeriez admirez des ex-libris dans des imprimés précieux ? Vous voulez regarder les gravures de Jacques Callot ? Vous souhaitez parcourir les pages d’un livre mis à l’Index et destiné à l’Enfer ? Vous voulez lire un article paru dans le journal Le Canadien de l’année 1809 ?

Musée de la civilisation, bibliothèque du Séminaire de Québec. Le Canadien. Québec. Vol. 3, no 31 (17 juin 1809), p. [126]. No 736.1.4

Musée de la civilisation, bibliothèque du Séminaire de Québec. Le Canadien. Québec. Vol. 3, no 31 (17 juin 1809), p. 126. No 736.1.4

Tout est possible. Il s’agit de se rendre au Centre de référence de l’Amérique française du Musée de l’Amérique française qui abrite la Bibliothèque du Séminaire de Québec. Soit dit en passant, le Musée de l’Amérique française est une composante du Musée de la civilisation.

Cette incomparable bibliothèque, considérée la plus ancienne en Amérique française, compte des milliers de livres rares et précieux. Elle contient aussi d’autres sources documentaires anciennes que sont des brochures, journaux et périodiques. Les livres sont écrits en plusieurs langues, notamment en français, en latin, en italien et en anglais. Le fonds ancien renferme aussi des ouvrages en langues amérindiennes.

Cette riche documentation demeure incontournable pour qui veut enrichir ses connaissances sur l’histoire de la société québécoise.

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Par |9 juin 2010|Archives, Général|7 Commentaires

Sculpture de Louis Jobin

Les sœurs du Bon Pasteur de Québec ont offert en donation au Musée de la civilisation une sculpture de Louis Jobin qui ornait autrefois le jardin de l’ancienne Maison Généralice, rue de la Chevrotière.

Louis Jobin, sculpteur.

La création de la congrégation

La congrégation des sœurs du Bon-Pasteur est relativement nouvelle dans la ville de Québec. Et même si sa fondatrice, Marie-Josephte Fitzbach, et quelques unes de ses compagnes œuvrent successivement à l’Asile Sainte-Madeleine, rue Richelieu, en 1850, puis à la résidence rue de la Chevrotière, il faudra attendre 1856 avant que la congrégation, connue sous le vocable Les Sœurs Servantes du Cœur Immaculé de Marie, (aujourd’hui congrégation Les Sœurs Servantes du Cœur Immaculé de Marie) ne soit reconnue par l’Église.

La Maison Généralice, rue de La Chevrotière

Suite à la concession d’un grand terrain, l’ensemble des bâtiments de la rue de La Chevrotière fut construit et on y cultiva un potager pour subvenir aux besoins alimentaires des personnes résidentes. En 1908, son Éminence Mgr Louis Nazaire Bégin demande aux religieuses d’entretenir un jardin pouvant servir au repos, à la méditation et aux dévotions. On érigera dans ce jardin un pavillon central, entouré d’arbres, de bosquets et décoré de quatre statues représentant respectivement Sainte-Anne, Saint-Joseph, la Vierge Marie et un ange. Ce jardin construit à l’intérieur des murs sera utilisé jusqu’en 1974 alors que le bâtiment est vendu et que la maison Généralice déménage à Sainte-Foy. Les statues seront alors intégrées aux collections de ce qui allait devenir le Musée du Bon-Pasteur.

Statue religieuse Saint-Joseph, Louis Jobin, Musée du Bon-Pasteur, b.2003.751.1-2.

Statue religieuse. Saint-Joseph. Louis Jobin. Musée du Bon-Pasteur, b.2003.751.1-2.

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Par |2 juin 2010|Archives et collections|2 Commentaires

Un voyage dans l’espace et le temps

Nous sommes vers 1850-1860 à Québec. Donald McNeil, né vers 1825 à l’Île-du–Prince-Édouard, achète chez un horloger-bijoutier de la Côte de la Montagne, une montre de poche haut de gamme à double boîtier en argent. Dans sa famille on raconte qu’il est venu à Québec au début de la vingtaine pour travailler dans le port de Québec sur les bateaux et aussi comme pilote.

Pourquoi achète-t-il une montre de cette qualité ce jour-là? Veut-il la porter lors d’une occasion spéciale? En rêvait-il depuis longtemps? Nul ne le sait.

Le 9 novembre 1852 il épouse Jane Preston à la basilique Notre-Dame de Québec. Avec elle il s’établit à Lévis. Ses enfants, nés de 1853 jusqu’au milieu des années 1860 sont baptisés à l’église Notre-Dame de Lévis. Sur le certificat de baptême d’une de ses filles, le 8 février 1857, il est inscrit que Donald McNeil est « chauffeur » ce qui confirmerait qu’il travaille à ce moment-là pour une compagnie de chemin de fer.

À cette époque Lévis était le terminus du chemin de fer Québec-Richmond qui avait été complété en 1854. Un an avant, en 1853, la Grand Trunk Railway avait acquis la Quebec Richmond Company ainsi que quatre autres compagnies afin de réaliser le projet d’un chemin de fer s’étendant sur toute la longueur de la Province du Canada de Montréal à Toronto et à l’est jusqu’à Halifax (il faut se souvenir qu’avant la Confédération, l’Ontario et le Québec constituent la Province du Canada alors que le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse sont des colonies britanniques séparées). Ce projet ambitieux durera plusieurs années et fournira de l’emploi à des milliers de personnes. Comme la compagnie offre du travail à l’année, contrairement aux bateaux qui cessent de circuler en hiver, elle est intéressante pour Donald McNeil qui doit faire vivre sa famille. Est-ce pour que les trains qu’il conduit soient toujours à l’heure que Donald McNeil a acheté sa belle montre? C’est bien possible.

La montre et son boîtier. Le boîtier est en argent et le cadran en émail sur cuivre avec des aiguilles en acier bleui. C’est une « Montre de poche Oignon » appellation qui lui vient de sa forme.  Photo : Isa Mailloux

La montre et son boîtier. Le boîtier est en argent et le cadran en émail sur cuivre avec des aiguilles en acier bleui. C’est une « Montre de poche Oignon » appellation qui lui vient de sa forme. Photo : Isa Mailloux

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Par |29 avril 2010|Archives et collections|3 Commentaires

Partir… sur la route des collections des francophones d’Amérique

Les francophones sont-ils sédentaires ou un peuple migrateur? Depuis les tous débuts de l’émigration française du XVIIe siècle, force est de constater que l’Amérique est un « continent qui bouge », pour reprendre les mots du concept de l’exposition. En effet, depuis la venue des Récollets, des Jésuites, des Augustines et des Ursulines ainsi que des premiers colons Louis Hébert et Guillaume Couillard, les francophones ont toujours poursuivi leur migration sur le territoire Nord Américain. Que ce soit pour explorer et conquérir le territoire, convertir, faire la guerre, chercher du travail, partir en vacances ou subir la déportation ou le grand dérangement imposé par la Couronne, les francophones laissent derrière eux un patrimoine riche et précieux qui témoigne à la fois des phénomènes et des événements constitutifs des identités locales et communautaires, mais aussi d’une identité commune à tous les francophones d’Amérique.

Les quelques 150 objets présentés dans la nouvelle exposition permanente Partir sur la route des francophones (au Musée de l’Amérique française) ont été choisis auprès de 23 collections institutionnelles et privées du Québec, de l’Ontario, du Manitoba, et des États américains du Maine, du Rhode Island, du Michigan, du Missouri, et du Dakota du Nord. Les collections nationales sous la garde du Musée de la civilisation ont été mises à profit en présentant 51 objets. Les pièces sont principalement de nature ethnologique et sont composées de matériaux très diversifiés (métaux, matières organiques, etc.). On compte aussi quelques peintures, sculptures, photographies, œuvres sur papier, livres, manuscrits et documents d’archives.

Ensemble de baptême et cahier de dessins

Ensemble de baptême et cahier de dessins. Début du 20e siècle Collection Caroline Pease.

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La signature de Champlain

Comme archiviste de référence, je reçois des demandes de toutes sortes. En voici deux.

Une fois, en lien avec notre exposition virtuelle des tableaux ornithologiques de Jean Jacques Audubon, une femme m’a demandé ce qu’il fallait donner à manger aux mésanges (comme celle-ci, magnifique, dessinée par Audubon), qui gaspillaient trop du mélange de graines qu’elle leur donnait! (La réponse : du suif et des graines de tournesol.)

Musée de la civilisation, collection du Séminaire de Québec, The Birds of America, John James Audubon, 107/1993.34708

Musée de la civilisation, collection du Séminaire de Québec, The Birds of America, John James Audubon, 107/1993.34708

Avec le 400e anniversaire de Québec en 2008, on a reçu notre lot de demandes aux archives. Quelqu’un a même demandé si nous avions la signature de Samuel de Champlain. On s’est regardé, mes collègues et moi, et nous nous sommes dit « Si on l’avait, on le saurait déjà ». Néanmoins, j’ai vérifié dans le fichier juste pour être certain. Je pensais peut-être trouver un fac-similé. Ce que j’ai trouvé m’a surpris.

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Par |1 avril 2010|Archives|4 Commentaires

Les collections à l’affiche…silence on tourne!

Tournage à la réserve muséale.

Tournage à la Réserve muséale de la Capitale nationale (RMCN).

Un petit mot pour vous dire que nous sommes présentement à tourner la deuxième saison de l’émission Portes ouvertes…au Musée de la civilisation en coproduction avec Télé-Québec. Comme l’an dernier nous produirons 13 épisodes d’une demi-heure qui seront diffusées sur les ondes du Canal Savoir.

Rappelons que Télé-Québec s’est vu confié le renouvellement et la bonification de la programmation dans une perspective de relance de ce canal. À vrai dire, nous avons entrepris le processus en septembre dernier et celui-ci se poursuivra jusqu’en octobre 2010. Présentement, nous terminons la scénarisation de la série complète et le tournage de la cinquième émission. Au terme de la série et d’une deuxième année, nous aurons produit 26 émissions, soit plus de 13 heures de matériel sur les objets conservés dans nos réserves muséologiques.

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Accéder à un des trésors de l’Humanité et plus … si affinités ….

Le Musée de la civilisation conserve au Centre de référence de l’Amérique française, un des trésors de l’Humanité, les fonds d’archives du Séminaire de Québec 1623-1800 et bien d’autres fonds.

Dans l’effervescence et la masse d’informations entourant les célébrations du 400e anniversaire de fondation de la ville de Québec, en 2008, il en est une qui n’est pas passée inaperçue aux yeux des Québécois, des Canadiens, des Francophones et des gens soucieux de la culture passée, présente et future : le fonds d’archives du Séminaire de Québec 1623 -1800 est entré au «Temple de la renommée» de la culture mondiale . Nous, qui étions soi-disant « nés pour un petit pain », selon l’expression couramment véhiculée, nous accédons à la reconnaissance culturelle universelle ! Nous pouvons en être fiers et prendre la mesure de la valeur et de la place de nos archives et de notre culture.

FondsSeminaireUnesco

En effet, en 2007, l’UNESCO a consacré ce fonds d’archives en l’inscrivant au Registre de la Mémoire du Monde. Cette inscription rend justice au caractère unique, exceptionnel de ce fonds, par la valeur de témoignage complet, original des archives des activités du Séminaire de Québec. Elle reconnaît l’unicité et la richesse du fonds qui permettent de comprendre l’installation pionnière et l’enracinement des Français et francophones en Amérique et leurs ramifications historiques et contemporaines.

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Par |15 mars 2010|Archives|0 Commentaires