Le Musée de la civilisation conserve au Centre de référence de l’Amérique française, un des trésors de l’Humanité, les fonds d’archives du Séminaire de Québec 1623-1800 et bien d’autres fonds.
Dans l’effervescence et la masse d’informations entourant les célébrations du 400e anniversaire de fondation de la ville de Québec, en 2008, il en est une qui n’est pas passée inaperçue aux yeux des Québécois, des Canadiens, des Francophones et des gens soucieux de la culture passée, présente et future : le fonds d’archives du Séminaire de Québec 1623 -1800 est entré au «Temple de la renommée» de la culture mondiale . Nous, qui étions soi-disant « nés pour un petit pain », selon l’expression couramment véhiculée, nous accédons à la reconnaissance culturelle universelle ! Nous pouvons en être fiers et prendre la mesure de la valeur et de la place de nos archives et de notre culture.
En effet, en 2007, l’UNESCO a consacré ce fonds d’archives en l’inscrivant au Registre de la Mémoire du Monde. Cette inscription rend justice au caractère unique, exceptionnel de ce fonds, par la valeur de témoignage complet, original des archives des activités du Séminaire de Québec. Elle reconnaît l’unicité et la richesse du fonds qui permettent de comprendre l’installation pionnière et l’enracinement des Français et francophones en Amérique et leurs ramifications historiques et contemporaines.
Le fonds d’archives du Séminaire de Québec est indissociable de la Bibliothèque et des collections d’objets du Séminaire, conservés à la Réserve muséale de la capitale nationale, pour former un ensemble historique unique, riche, cohérent et intègre. Conservé, avec les ouvrages de la bibliothèque du Séminaire, il constitue un des ensembles documentaires des plus remarquables au monde (et au Canada, à l’instar du fonds d’archives de la Compagnie de la Baie d’Hudson, également inscrit au Registre de l’UNESCO en 2007, et conservé aux Archives nationales du Manitoba).
Les collections d’objets comptent 230 000 objets et œuvres d’art, dont 25 000 œuvres sur papier, une collection de philatélie (500 000 pièces) et de numismatique (30 000 pièces) et une autre d’images pieuses (19 000). La bibliothèque conserve environ 180 000 livres, incunables, brochures (XVe-XXe s.), des journaux anciens (450 titres) et des périodiques. Son Enfer (livres mis à l’index) y est aussi bien gardé ! Ces collections comptent aussi de très nombreux ouvrages sur la culture des premiers peuples, nations amérindiennes.
Quant aux archives, les fonds que nous conservons représentent 655 mètres linéaires, datant de 1612 à 1994. Nous y retrouvons env. 9 200 cartes et plans et 50 000 photographies. Nous conservons également un très riche fonds de musique et de partitions musicales (42 mètres linéaires). Les partitions originales de Joseph Quesnel, (1746-1809), contemporain canadien-français de Mozart (1756-1791) sont remarquables. Lors de l’inauguration du Musée de la civilisation, en 1988, une représentation de « Colas et Colinette » de Quesnel est donnée par l’Ensemble Nouvelle-France. Cette œuvre a été interprétée également par différents ensembles (écoutez 1 et 2).
D’ores et déjà, les instruments de recherche des fonds d’archives du Séminaire et du Musée sont accessibles en ligne, en français et en anglais.
Le Musée de la civilisation conserve ce fonds d’archives dans les murs même du Séminaire (classé monument historique en 1969), au cœur de l’arrondissement historique du Vieux Québec historique de Québec, inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO, en 1985. La constitution de ce fonds est le fruit de l’attention et du soin que portaient les prêtres et archivistes du Séminaire aux documents issus de leurs activités, durant près de quatre siècles. Aujourd’hui la gestion de ce fonds est confiée au Musée de la civilisation, qui met en œuvre ses ressources spécialisées pour perpétuer la conservation du fonds, mais aussi en assurer une meilleure visibilité et une plus grande « exploration » et exploitation. Le Service des collections et des archives historiques du Musée est reconnu comme partenaire privilégié de Bibliothèque et Archives nationale du Québec, pour assurer la conservation et la diffusion du patrimoine archivistique privé. À ce titre, le Service reçoit, depuis 1990, l’agrément de BAnQ, qui confirme la haute qualité et la performance de la gestion des fonds.
Au-delà des valeurs objectives d’information et de témoignage pour la compréhension du vécu du passé, nos archives détiennent un pouvoir d’évocation sensationnel, procurant une émotion unique, par la présence de documents fondateurs de notre histoire, de nos racines, de notre existence actuelle. Il faut que vous tentiez l’expérience !
Entrée extérieure du Musée de l’Amérique française.
Passez devant la Basilique Notre-Dame de Québec, visitez la Chapelle du Séminaire, passez le porche du Séminaire. Entrez dans la cour, levez les yeux au ciel, regardez l’heure au cadran solaire et laissez-vous imprégner de l’atmosphère du lieu, l’aile de la procure du Séminaire.
Traversez la cour vers la gauche et descendez vers le Musée de l’Amérique française.
Musée de l’Amérique française. Photo : Amélie Breton, Perspective. 2009.
Le Musée et les services sont installés dans l’ancien pensionnat pour les étudiants de l’Université Laval au XIXe siècle. Ils vous invitent à une expérience d’immersion dans l’histoire de l’aventure humaine en Nouvelle-France.
Les expositions vous initieront et vous plongeront dans ce qu’était l’actualité du passé, grâce à une approche toujours innovante, signature du Musée de la civilisation. Montez au 5e étage par l’ascenseur. Le secteur des archives historiques vous ouvre grand ses portes et vous donne accès à un des Trésors de l’humanité, qui plus est, dans le cadre majestueux de la salle de consultation. Les fonds et collections vous attendent. Installez-vous ! Le personnel sera à vos petits soins pour vous aider dans vos recherches.
Salle de consultation du Centre de référence de l’Amérique française.
Si les archivistes et les techniciens en documentation ne sont heureusement pas d’époque, ils sauront vous instiller l’envie d’explorer les richesses abritées dans le fonds du Séminaire, mais aussi dans d’autres fonds du Musée de la civilisation, par des outils actuels. Les archives sauront se faire désirer et après quelques minutes d’attente, vous pourrez ouvrir leur chemise non acide et découvrir leur vraie nature. Mais mettez des gants blancs, elles sont sensibles ! Si vous savez vous y prendre, elles vous donneront ce que vous êtes venu chercher… des preuves, des témoignages, des pistes, de belles surprises aussi. Vous sentirez que vous êtes sur la bonne voie et à deux doigts de trouver votre bonheur. Si le temps manque, vous sortirez de cette expérience, avec l’envie de revenir encore et encore.
Réserve du Centre de référence de l’Amérique française.
Nombreux sont ceux qui ne s’y trompent pas : auteurs, designers et artistes contemporains, géographes, historiens, mais également généalogistes, chercheurs scolaires (Récit de l’univers social) et universitaires, autres particuliers et entreprises canadiens ou étrangers.
Nos fonds d’archives n’ont jamais été autant d’actualité qu’aujourd’hui. Leur accès n’a jamais été autant facilité que maintenant. Dire que nos archives n’ont pas pris une ride depuis presque 400 ans serait une boutade. La dualité de l’accessibilité et de la conservation de ces documents fragiles nous pousse à mettre en place des mesures de préservation adaptées et à engager des projets de préservation et de diffusion. À titre d’exemple, pour la Correspondance précieuse du Fonds du Séminaire, presque de 3000 documents qui sont numérisés et accessibles en ligne, en plus des nombreuses expositions virtuelles.
La numérisation et la diffusion de nos documents d’archives permettent, dans le respect des droits, de partager leur connaissance, de valoriser nos figures culturelles parfois négligées et d’en faire une des matières privilégiées de la création artistique contemporaine majeure : par exemple le Moulin à Images (Ex Machina), Patrick Rimoux, le Moulin à paroles.
Musée de la civilisation, fonds d’archives du Séminaire de Québec. Haute et Basse-Ville de Québec (Fief Sault-au-Matelot), 1750, par : Lemaistre-Lamorille, François Manuscrit sur peau, 86,4 cm x 61 cm, (SME-44)
Musée de la civilisation, fonds d’archives du Séminaire de Québec. Plan de la Seigneurie et Etablissemens de la Mission des Tamarois (Illinois) 1735, par Mercier, J.P., ptre , (L-43)
Musée de la civilisation, fonds d’archives du Séminaire de Québec. Plan d'Église par Mr Jean Maillou, vers 1715.. (Z-160)
À travers, le Québec et le Canada, les archives d’autres institutions sont à la base de programme de construction de notre culture. C’est la cas du programme À Voix Haute, mais aussi du film de Luc Dionne L’enfant prodige – L’incroyable destinée d’André Mathieu (2010), sur la vie et l’œuvre du compositeur québécois, sorti de l’oubli, grâce à l’exploitation de ses archives et porté par le compositeur et pianiste québécois Alain Lefèvre. À quand un film sur La vie et l’œuvre de Joseph Quesnel ?
Une émission « Portes ouvertes…au Musée de la civilisation » sera consacrée à nos fonds d’archives, en 2011. Le musée initie le projet éducatif, Trésors de Famille, pour les scolaires autour des archives et du patrimoine.
Le Service des collections et des archives historiques du Musée de la civilisation vous ouvre ses fonds et ses trésors, pour une approche décomplexée de l’accès aux archives et à la culture de notre civilisation !
Musée de la civilisation, fonds d’archives du Séminaire de Québec. Lettres patentes de Louis XIV confirmant l’établissement du Séminaire de Québec par Mgr de Laval, Avril 1663. Photo : Amélie Breton. (SME1-11-2)
Et vous, chers blogueur et blogueuse, comment concevez-vous l’accessibilité aux archives patrimoniales et leur utilisation ? Au plaisir de partager nos réflexions.
