Invités au Musée de la civilisation pour parler de la flore nordique, les chercheurs et professeurs Normand Voyer et Esther Lévesque expliquent comment ils vivent leur nordicité, à travers le sirop d’érable et la végétation du Grand Nord. 

Normand Voyer, professeur de chimie à l'Université Laval

Normand Voyer, professeur de chimie à l’Université Laval

La conférence a débuté sur les études que mène Mr Voyer du département de chimie de l’Université Laval, sur les biens faits du sirop d’érable. Très apprécié sur une crêpe ou une tranche de pain, ce mets est bien plus qu’un patrimoine québécois. Et la chimie a réussi à le prouver!

Les chercheurs ont en effet découvert le québécol, un composant reconnu pour ses propriétés anti-inflammatoires. Le but des recherches chimiques sur le québécol est de « comprendre ses propriétés, son mécanisme d’action, et identifier ses effets thérapeutiques », explique Normand Voyer.

Encore au stade de la recherche, les premières études permettent déjà de montrer à quel point « les plantes nordiques sont riches au niveau moléculaire », et qu’il est donc « important de les protéger ». Normand Voyer a finalement conclu sa présentation en s’adressant au public : « ne vous sentez donc pas coupable si vous tartinez beaucoup de sirop d’érable sur vos crêpes, ce sera bon pour vous! »

 

Un Grand Nord très riche en végétation

Direction maintenant le Grand Nord avec Esther Lévesque, professeure en sciences de l’environnement de l’Université du Québec à Trois-Rivièrese. Sa nordicité à elle, ce sont les vastes paysages verts de l’Arctique canadien. Car oui, le Nord n’est pas que tout blanc et enneigé! Bien au contraire, « la végétation y persiste et y est très présente ».

Durant sa conférence Mme Lévesque emmène le public vers Kuujjuaq, puis Iqaluit, avant de remonter jusqu’à 3900 km de Québec, dans l’extrême nord de Alert, des lieux qui peuvent jouir de 24 h d’ensoleillement. Elle-même s’y rend régulièrement pour étudier les arbres, les espèces végétales, les fleurs ou des plantes en forme de coussin et leurs relations avec le climat. Un beau voyage botanique dans le Nord qu’elle partage avec son public durant l’événement Décoder le monde au Musée de la Civilisation.

Esther Lévesques, professeure en sciences de l'environnement à l'Université du Québec à Trois-Rivières

Esther Lévesques, professeure en sciences de l’environnement à l’Université du Québec à Trois-Rivières

Vers un verdissement de l’Arctique?

Après avoir montré, en image, les paysages grandioses de l’Arctique canadien, Esther Lévesque souhaite avant tout démontrer la diversification végétale très dense de ces territoires. « Des ressources disponibles existent en masse dans le Grand Nord ». Et malgré le froid et les conditions climatiques extrêmes du désert polaire, « la vie continue, et réussi ».

Mais une question taraude le public présent : qu’en est-il des changements climatiques sur cette végétation? Les changements glaciers semblent faire apparaître de nouvelles espèces et accroissent le verdissement de l’Arctique. Un phénomène qui n’inquiète pas la professeure, persuadée que, grâce à ces changements, la recherche scientifique du Nord est « en plein cœur de l’histoire ».

 

Cet article a été rédigé par Joséphine Van Glabeke, étudiante en journalisme à l’Université Laval