Robe faite de bouteilles recyclées présentée dans l'exposition «Venenum, un monde empoisonné».

Photographie: Marie-Josée Marcotte. / Agence Icône.

Notre musée, à l’image de la société, doit être un lieu de questionnement et de rencontres, et non de certitudes. En cette semaine de mobilisation spectaculaire en matière d’environnement, la responsable du développement durable du Musée réfléchit aux actions accomplies et à celles qu’il nous reste à mettre en œuvre.

On parlait autrefois de changements climatiques, on parle désormais d’urgence climatique. La jeunesse se mobilise plus que jamais, et le sujet est désormais au cœur des débats politiques.

Les citoyens multiplient leurs efforts pour tenter de conduire un changement, mais se questionnent sur leur réelle capacité à agir et à modifier le cours des choses.  Et ils ont raison. Recyclage, compostage, achats en vrac, transport collectif, sac réutilisables… les petites actions individuelles ne sont plus suffisantes; on réclame désormais une responsabilité collective qui passe par l’engagement des grands décideurs et des dirigeants de petites, moyennes et grandes organisations.

Et l’humain dans tout ça? Nous avons tendance à l’oublier, mais penser développement durable, c’est aussi bâtir la société de demain. C’est travailler avec les communautés, c’est protéger notre patrimoine culturel, c’est lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale.

Au musée, pourquoi?

Dans toute cette mouvance, le Musée de la civilisation se perçoit comme un acteur de changement.

En tant que musée de société, c’est notre nature même de réfléchir, d’intégrer et de nous engager sur la question. La nouvelle génération de travailleurs réclame d’ailleurs cette vision et cet engagement, et le musée n’est pas en reste.

Récemment, nous avons inscrit à notre programmation deux expositions qui incarnent cette vision : Curiosités du monde naturel, et Venenum, un monde empoisonné. Nos équipes ont voulu faire réfléchir, inciter au changement, à agir, à se questionner, et susciter l’émotion. Pensées notamment pour la jeunesse, ces expositions renforcent le fait que notre musée, à l’image de la société, doit être un lieu de questionnement et de rencontres, et non de certitudes.

Dans notre intention d’être un musée inclusif et humaniste, le Projet Sésame a également pris son envol. Ce dernier se veut un projet d’accessibilité et d’ouverture à la culture pour les personnes issues des communautés culturelles, des groupes marginalisés ou vivant avec un handicap. Le souhait est de pérenniser ces actions, et d’affirmer, puis de vivre notre engagement envers la communauté.

Les questions environnementales et sociales sont intimement liées. En plus de ce projet, l’inclusion, la participation et la collaboration sont au cœur de notre approche en matière d’accessibilité universelle et devront trouver une place fondamentale dans nos projets.

Des ruches de l'organisation Alvéole ont été installées sur les toits du Musée.

Une équipe d'employés entretient sur ses temps libres des jardins communautaires sur les toits du Musée.

La ferme des micro-pouceux est partenaire du Musée pour fournir aux employés des paniers bios.

La ferme des micro-pouceux est partenaire du Musée pour fournir aux employés des paniers bios.

Faire toujours mieux

En tentant ce recensement très partiel des actions du Musée, on s’aperçoit que le développement durable s’inscrit de plus en plus naturellement dans les pratiques des équipes. Et qu’il outrepasse la question strictement environnementale ou écologique.

Reconnaître ce que l’on fait déjà, c’est un gage de mobilisation et d’engagement envers la cause. Pour en nommer quelques autres : aménagement et entretien du potager urbain sur les toits du Musée; accueil et entretien d’une ruche d’abeille et récolte du miel ensuite mis en vente à la boutique; partenaire de la campagne de soutien J’ai ma passe appuyant le Réseau structurant de transport en commun; projet-pilote de compostage en partenariat avec notre ferme partenaire faisant la livraison de paniers bios; la réutilisation des biens et équipements de nos projets d’expositions bénéficiant à des organismes locaux…

Et plus du tiers des employés utilisant des modes de transport durable (vélo, covoiturage, autobus, traversier, marche, course). Pas mal!

Puis, il y a un ensemble de petites actions, de petits et moyens changements qui s’opèrent progressivement au fil des semaines et des mois et qui nous permettent d’entamer la prochaine année avec enthousiasme.

Est-ce suffisant? Pourrions-nous en faire davantage?

Dans la situation qui nous préoccupe, il serait difficile de trop en faire. Mais l’heure est au choix, aux bons choix, ceux qui maximiseront les impacts positifs sur la société d’aujourd’hui et de demain, et qui permettront au Musée de la civilisation de poursuivre son profond engagement envers sa communauté.

On regarde en ce moment
Cyril Dion et Mélanie Laurent, Demain.
Move Movie, France 2 cinéma, Mars films et Mely Production. 118 minutes, France, 2015.