Faire voyager nos excréments dans l’eau potable, est-ce vraiment une bonne idée?
Quand on sait que la toilette conventionnelle utilise en moyenne 18 litres d’eau –pompée, filtrée et traitée – pour faire disparaitre environ 0,4 litre de déchets, ça ne semble pas très responsable!
En fait, près du tiers de l’eau potable qu’on utilise chaque jour sert à transporter nos déjections. Pour réduire la quantité d’eau ainsi gaspillée, un petit truc simple consiste à placer une bouteille remplie d’eau dans le réservoir de la toilette.
Évidemment, lorsqu’on s’apprête à remplacer les appareils sanitaires, considérer une toilette à faible débit d’eau est avantageux, surtout que ces appareils sont « nettement » plus efficaces qu’autrefois!
Mais tout cela ne règle pas notre problème initial : on fait transiter notre crotte dans de l’eau qu’on aurait pu boire… et qu’il faut maintenant nettoyer!
Il faut bien s’en débarrasser d’une manière ou d’une autre, direz-vous…
Eh! Bien, pas nécessairement. S’il y a une chose qui est claire (comme de l’eau), c’est que les excréments humains peuvent être revalorisés. Comme on le fait avec le fumier!
L’invention géniale de la toilette sèche
La valorisation des excréments n’était pas l’objectif d’Henry Moule lorsqu’il a conçu au cours des années 1860 sa toilette sèche à terre. Il cherchait surtout un moyen propre de déféquer ailleurs que dans le caniveau. Ou dans les rivières où les gens s’abreuvaient…

N’empêche! L’idée d’employer comme fertilisant une ressource inépuisable et sous-estimée a éventuellement germé. Cela fait aujourd’hui partie des motivations à installer des toilettes sèches un peu partout au monde – et pas seulement là où l’eau courante n’est pas disponible.
Chez nous, l’installation de cabinets à terreau est pour le moment réservée aux résidences isolées, comme les chalets, et certaines conditions bien précises encadrent leur utilisation ainsi que l’emploi des résidus comme fertilisant.

Dans tous les cas, on est bien loin de la « bécosse » ou du trou dans la forêt! De nombreux modèles sont commercialisés, comme ceux des compagnies Ecodomeo, Separett ou Sun-Mar, présentés dans l’exposition Ô merde!
Si ces appareils ne sont pas près de détrôner la bonne vieille chasse d’eau dans les toilettes publiques du Musée – ou dans les maisons urbaines – il y a quand même fort à parier que l’avenir du caca ne soit pas dans l’eau potable.
D’autres contenus pour provoquer le changement…
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Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme… même le caca!

Via leurs réseaux d’égouts, les villes récupèrent quotidiennement une grande quantité de matières aux propriétés fertilisantes. Celles-ci prennent parfois la direction de l’incinérateur ou des sites d’enfouissement. Pourtant, le Québec aurait tout avantage à récupérer plus et à recycler mieux ses matières résiduelles dans une perspective d’économie circulaire et de lutte contre les changements climatiques.
Ô merde! …et après?

Vous avez visité l’exposition Ô Merde! la quantité d’enjeux sociaux et environnementaux que génèrent nos excréments vous a soufflé? C’est normal. Il y a beaucoup à apprendre sur cette matière organique universelle! Découvrez ici tout ce que vous pouvez faire pour provoquer le changement positivement et durablement.
Pourquoi faut-il économiser l’eau des toilettes?

Selon Environnement Canada, chaque canadien consomme en moyenne environ 329 litres d’eau par jour. Plus de la moitié de ce volume d’eau serait utilisée par pur gaspillage et non par nécessité. La salle de bains représente environ 65 % de l’utilisation de l’eau à l’intérieur de la maison. C’est donc à cet endroit qu’il est possible de réaliser les plus grandes économies!