Elisapie Isaac. Photo : Maurin Auxémery

Elisapie Isaac.
Photo : Maurin Auxémery

Finalement, le thème de la nordicité évoque une multitude d’imaginaires. On peut la ressentir à travers la science, le sport ou l’alimentation. Certains la rejettent, tout simplement. Alors que d’autres rendent cette nordicité vivante grâce à l’art et la musique. C’est en tout cas ce que nous démontrent les invités de la soirée nordique de Décoder le Monde, comme l’artiste et chanteuse Elisapie Isaac.

Demander à Elisapie Issac ce que lui évoque la nordicité, c’est parler de son enfance et ses terres natales. Originaire de Salluit, au Nunavik, elle grandit dans la culture inuit. Comme elle le mentionne dans sa biographie, pour elle, « le Nord n’est pas à l’autre bout du monde, il est plutôt au centre du mien ».

Avant même de décider d’emménager à Montréal il y a 15 ans, la musique l’a toujours accompagnée dans sa vie. « Mais ma première ambition en arrivant en ville était de composer », avoue-t-elle lors de notre entrevue. Ses textes, au départ écrits seulement en anglais, sont pour elle un moyen de « liberté intense », pour exprimer ses « états d’âme ». « Ma vie est une quête et j’ai trouvé dans la musique un moyen de m’exprimer ».

Ses origines au cœur de sa création

Toujours influencée d’un registre folk des années 60 et 70, « la belle du nord » comme on l’appelle, souhaite aussi raconter sa culture d’origine dans ses chansons. « La culture du Nord a toujours été à part, et mérite d’être reconnue », explique-t-elle. Elisapie Isaac a d’ailleurs réalisé le documentaire Si le temps le permet en 2003. Une réalisation très personnelle, où on l’accompagne dans le village de Kangirsujuaq, au bord de la mer arctique. Entre traditions et modernité du Nord, la chanteuse emmène le public au cœur de ses origines.

« Je ne veux pas être dictée »

La culture du Nord est finalement constamment présente dans ses créations. Aujourd’hui, elle est surtout connue pour mêler plusieurs langues dans ses chansons et passer de l’anglais à l’inuktitut sans gêne.

Quand on lui demande si son travail est engagé, elle répond franchement et poliment : « mais c’est quoi l’engagement au fond? Je n’ai pas envie de catégoriser ma création. J’aime la musique, la nuance et la provocation », avant de finir « je ne veux pas être dictée ».

Un nouvel album en route

Aujourd’hui, l’auteure-compositrice travaille sur un nouvel album, qu’elle espère présenter pour l’hiver prochain. Mais pas question de l’enregistrer dans un studio classique à Montréal. « J’ai envie d’aller me perdre dans les bois, de trouver un petit endroit loin de la ville ».

Libre comme l’air, Elisapie Isaac transporte son public avec elle à chaque concert, loin, vers le nord, à Montréal ou tout simplement sur scène, au plus près des gens.

 

Cet article a été rédigé par Joséphine Van Glabeke, étudiante en journalisme à l’Université Laval.